Version française / please read in English below
Cette semaine a été particulière. J'ai commencé à écrire deux articles différents sur l'IA et je n'en ai terminé aucun. J'ai clairement trop réfléchi...
Pour me changer les idées, j'ai décidé de tout mettre de côté, de les jeter à la poubelle et de vous envoyer quelques unes de mes interrogations…
Des pensées, l'objectif de cette newsletter
Nous avons beaucoup lu, probablement trop, sur l'intelligence artificielle et sur la manière dont elle va améliorer ou gâcher nos vies. La communauté de l'enseignement supérieur discute et tente de trouver la bonne approche, entre le passage au tout numérique et le retour au papier et au crayon. Comme les écoles ont trouvé un moyen de faire face aux révolutions technologiques de la calculatrice ou de l'ordinateur personnel, nous y parviendrons aussi cette fois-ci. Mais à quel prix ?
Retour aux sources
Personne ne sera surpris d'entendre qu'il faut avant tout s'assurer que chaque enfant sait lire et écrire. C'est un fait simple et incontesté, n'est-ce pas ? Dans le monde occidental, cela semble évident, car la majorité des enfants savent épeler, lire et écrire. En tant qu'éducateur, par contre, je ne peux pas supporter l'idée que "la majorité" soit ou puisse être suffisante. Comme je l'ai mentionné dans une précédente newsletter, nous savons également que d'ici l'année prochaine, plus de 70 % de la génération alpha ne sera pas issue du "monde occidental". La génération numérique qui vivra intensément avec l'intelligence artificielle et sera contrôlée sans équivoque par elle est entièrement mondiale et n'est probablement pas aussi alphabétisée que nous le prétendons.
Ce seul fait devrait nous inciter à remettre en question notre approche de l'inclusivité et de l'alphabétisation vis-à-vis des technologies de pointe, mais nous préférons manifestement nous plaindre de la superficialité et de l'"irréalité" des textes et des images de chatGPT, n’est-ce pas?
La lecture d'articles du New York Times proclamant que l'IA aura un impact considérable sur la mobilité, la distribution alimentaire, la gestion des connaissances et l'éducation, ainsi que sur le système bancaire et judiciaire, soulève un grand nombre de questions ? Quelle action pourrait être, ou est, le résultat de ces questions?
D'autres questions sans doute ?
Le fait de savoir que l'accès à la puissance de calcul de pointe nécessaire pour faire fonctionner l'IA n'est pas disponible partout devrait nous amener à nous interroger sur notre approche éthique et équitable de cette force, mais est-ce le cas ?
Le fait de savoir que l'accès à un système totalement transparent est difficilement disponible devrait nous amener à nous interroger sur l'intégrité de ces systèmes et sur ce qu'ils pourraient réellement accomplir si leur besoin n'est pas pris en compte et légiféré de manière adéquate. C'est probablement le cas ?
Le fait de savoir que la majorité des systèmes d'IA mondiaux sont détenus par une poignée d'entreprises à but lucratif (qui possèdent déjà pratiquement tous les autres systèmes de communication numérique disponibles sur la planète) devrait nous amener à nous demander si la technologie qui vante les mérites de l'amélioration de l'expérience humaine n'est pas simplement en train de proposer et de créer le même vieux monde de domination et d'exploitation, mais nous ne le demandons malheureusement pas assez, je pense ?
Que pouvons-nous faire à ce sujet ? Et que faisons-nous à ce sujet, en plus de poser des questions, telle est la question…
English version / Lisez la version française ci-dessus
This week has been particular. I started to write 2 different articles about AI and finished none. I was clearly overthinking things…
In order to clear my head I decided to put everything aside, throw them in the bin and to just send you a few of my questioning thoughts.
Back to the purpose of this newsletter
We have been reading a lot, probably too much, about artificial intelligence and how it is going to improve or mess up our lives. The higher education community is discussing and trying to find the right approach somewhere between going full on digital and being somewhat reactionary going back to paper and pencil. As schools found a way to deal with the technological revolutions of the calculator or the personal computer, we’ll get it as well this time. But at what price?
Back to the roots
Nobody would be surprised to hear that we should, first of all, make sure that every child knows how to read and write. That is a simple and undisputed fact, isn’t it? Of course in the western world, this seems to be obvious, as the majority of children do know how to spell, read and write. As an educator, on the other hand, I can not stand the idea that “the majority” would or could ever be enough. As I have mentioned in a previous newsletter, we do also know that by next year more than 70% of generation alpha will not be from the ”western world”. The digital generation that will be living intensively with artificial intelligence and be unequivocally controlled by it, is fully global and probably not as literate as we pretend it is.
This fact alone should make us question our inclusivity and literacy approach to cutting edge technology, but we clearly prefer to complain how superficial and “unreal” chatGPT’s texts and pictures actually are, aren’t we?
Reading articles on the New York Times proclaiming that AI will have a great impact on mobility, food distribution, knowledge management and education, as well as on the banking and justice system, raises an enormous amount of questions? What action could be, or is, the result of those questions?
Other questions probably?
Knowing that access to high end computing power needed to get AI going, is not available everywhere, should make us question our ethical and equitable approach to this force, but do we?
Knowing that access to a fully transparent system is hardly available should make us question the integrity of such systems and what they could actually accomplish if their need is not adequately addressed and legislated. It does probably?
Knowing that the majority of the global AI systems are owned by a handful of for-profit companies (already owning pretty much every other available digital communication system on the planet) should make us question, whether technology praising to make the human experience that is life a better one, is not just proposing and creating the same old same world of domination and exploitation, but we unfortunately do not have the time for questions, have we?
Now, what can we do about that? And what do we do about that? Besides asking questions, that is the question.