Version française / please read in English below
C'est agréable d'avoir enfin quelques jours de congé. J'ai décidé d'en profiter : lire des livres que je n'ai pas touchés depuis longtemps, dessiner, écrire et surtout ne rien faire consciemment... le dolce farniente : enfin du temps pour penser !
J'étais un être humain
Du moins, c'est ce qui est prévu. Malheureusement, en ces temps rapides de multi-tâches, d'hyper-connectivité et d'hyper-information, cela devient une habitude, une addiction d'être occupé. Les entrepreneurs ou les managers prétendent souvent faire plus de choses en moins de temps qu'ils ne le font en réalité. Les étudiants se sentent généralement obligés de tout savoir, sans prendre le temps nécessaire pour l'apprendre au préalable, etc. On ressent constamment le besoin de consulter ses e-mails ou de naviguer sur Instagram, de regarder une saison entière sur Netflix, Youtube ou Amazon, juste pour avoir une excuse pour fixer un écran. Il semble y avoir un besoin absolu d'être occupé, de ne jamais avoir de temps à perdre.
Dans son livre sur les concepts de la philosophie de Heidegger, son Dasein et l'ennui, Céline Belloq appelle cela "la fuite dans la fausse tranquillisation et une vie inauthentique. L'accomplissement de différentes tâches exige de nous une contribution si importante que nous ne ressentons plus le besoin de réfléchir sur nous-mêmes et nos préoccupations."
Je ne préférerais pas
Comme le dit si bien Bartleby dans la nouvelle éponyme d'Herman Melville. Cette citation va en quelque sorte devenir mon mantra durant ces prochains jours. J'ai déjà enlevé toutes les applications liées aux réseaux sociaux, aux actualités ou au streaming depuis mon téléphone. Je préfère planifier mon week-end de congé autour d'une pile bien éditée de livres physiques, de plusieurs journaux, de livres audio spécifiques et de beaucoup de musique éclectique et non pop. Je passerai beaucoup de temps assis sur des bancs, des chaises, des tabourets ou allongé sur des canapés. J'essaierai très fort de ne pas faire deux choses en même temps.
Il est possible que vous gériez les mauvaises choses de la bonne manière.
La prise d'une pause bien méritée suit un changement profond de mon paradigme. Je prends enfin le temps de regarder la situation dans son ensemble. Je choisis finalement de ne pas me laisser influencer et déranger par des e-mails ou des appels téléphoniques "urgents" mais totalement insignifiants. Je lirai et j'apprendrai des choses, je les relirai et arriverai enfin à une véritable idée, une stratégie.
Devenir réellement et effectivement smart prend plus de temps que ce qu'il faut à un consultant en management ou en RH pour mettre le mot "smart" devant un nom ou un verbe.
bon weekend !
English version / Lisez la version française ci-dessus
Nice to finally have a few days off. I decided to really get something out of it: to read books I have not touched for a while, to draw, to write and most of all to consciously do nothing… idleness, finally time to think!
I used to be a human being
At least that is the plan. Unfortunately in these fast paced times of multi-tasking, of hyper-connectivity and hyper-information it becomes a habit, an addiction to be occupied. Entrepreneurs or managers often pretend to get more things done in less time than they actually really do. Students commonly feel obliged to know everything, without taking the needed time of learning it beforehand, et cetera. There is a steadily felt need to check emails or to browse through Instagram, to binge watch an entire season on Netflix, Youtube or Amazon, just to get an excuse to stare at a screen. There seems to be an absolute need to be occupied, to never have any time left to waste.
In her book about the concepts of Heidegger’s philosophy, his Dasein and being bored, Céline Belloq calls this “the escape into the false tranquillisation and an inauthentic life. The accomplishment of different tasks requires such important contribution of us that we do not feel the need to reflect about ourselves and our preoccupations anymore.”
I would prefer not to
As Bartleby in Herman Melville’s eponymous short story so rightly says. The citation will sort of become my mantra during these next few days. I have already canceled all applications linked to social media, news or streaming from my phone. I prefer planning my weekend off around a well edited pile of physical books, multiple newspapers in four different languages, specific audio books and a lot of eclectic non-pop music. I will spend a lot of time sitting on benches, chairs, stools or lying on couches. I will try really hard not to do two things at the same time.
You possibly manage the wrong things in the right way
Taking a well earned break follows a profound change of my paradigm. I do finally take the time to look at the bigger picture. I will ultimately choose not be influenced and disturbed by “urgent” but completely unimportant emails or phone calls. I will read and learn things, connect them and at last come up with a real idea, a strategy.
Really and actually becoming Smart takes more time than what it takes an management or HR consultant to put the word “smart” in front of a noun or a verb.
Have a happy weekend!